La foi, même lorsqu’elle semble se dérober

Retrouver la foi même lorsqu’elle semble se dérober

Mots inspirés d’une des séances DUO de l’éc[h]o et surtout,

Surtout, grâce à la générosité d’Abdessamad Kassimi.

Merci sincère et chaleureux à toi pour l’humanité partagée.

La foi est une flamme délicate. Elle peut facilement vaciller sous les souffles ou les vents tumultueux de la vie. 

Par ailleurs, la foi, qui semble parfois s’échapper, réside toujours à l’intérieur et est toujours prête à être ravivée. 

La foi, est-elle qu’un mot demeuré sur le perron des églises désertées ?

Avoir la foi n’équivaut pas à adhérer à des doctrines ou des religions, elle est en amont de tout cela. Elle favorise l’autonomie de croyance. C’est l’ expérience profonde de confiance, de tranquillité, de support, d’acceptation et de connexion avec quelque chose de transcendant. La foi est une source puissante qui permet d’aborder la vie avec courage, sagesse et humanité. Elle est perçue de tous, intuitivement. Qui n’a pas la sensation qu’il y a plus grand que ce que l’humain sait créer ?

La foi se dépose sur l’expérience qui devance toutes les dénominations, les dieux, les déesses, temples et cathédrales qui ont ensuite émergé pour la comprendre, la partager. Circonscrire l’expérience indéniable, la sensation intérieure, commune puis éventuellement appropriée à l’échelle d’un désir limité et l’enfermer.

La foi n’est pas nécessairement orientée sur une figure divine ou une entité spécifique dans le sens conventionnel. Elle a une perspective spirituelle qui transcende les conceptions anthropomorphiques d’un Dieu quelconque pour se diriger vers une réalité qui nous est inexplicable. Une réalité qui nous dépasse tous, qui transcende la nature humaine. Un regard plus vaste que le nôtre, limité.

Bien au-delà des apparences. Au coeur de tout. Une présence, un vide-plein-de-la-vie qui prend place partout, autour et en dedans. 

Dans les moments d’obscurité 

Dans les périodes de noirceur, à l’échelle personnelle ou à la grandeur de l’ère actuelle, il convient de se rappeler que la foi n’est pas seulement un sentiment, mais une force intérieure qui transcende les fluctuations émotionnelles. Il est intéressant de reconnaître que la foi ne doit pas se chercher seulement dans des résultats tangibles, rapides, spécifiquement intéressés, mais dans la conviction profonde que chaque défi porte en lui une leçon précieuse et une opportunité de croissance. Qu’elle réside en la vie elle-même. Vie dont l’intelligence et l’équilibre nous échappe malgré le contrôle que l’on souhaite lui dérober à notre tour.  

En moment de frayeur, de désespoir, exprimer et partager les doutes et préoccupations est une force qui permet de trouver son chemin. La vulnérabilité peut être le pont qui mène à l’espoir. Échanger les pensées avec d’autres, voir même les déposer sur des pages, réelles ou virtuelles, permet de les évacuer et de les déposer au dehors, aérer l’espace et permettre la naissance d’un nouvel élan. Mots transcendant la guerre d’opinions qui cherche victoire ou pouvoir, plutôt une expression, un questionnement simplement humain qui cherche à nouveau la voie grâce à soi et à l’autre. 

Ainsi la tête se libère et les idées, même les plus fixes, peuvent se mouvoir et se transformer. Cela permet de reprendre ce contact qui semblait avoir disparu et de permettre des pas différents, dégagés, un peu plus libres à nouveau. 

Lorsque l’attention s’y dépose et se repose 

Au-delà des circonstances extérieures, lorsqu’elle est considérée, la foi est comme une lanterne, une boussole, qui guide à travers les défis et les incertitudes de la vie. Elle permet de demeurer en cohérence avec les valeurs choisies comme importantes et bienfaisantes pour soi et pour le monde. Lorsqu’elle est cherchée, interpellée, questionnée,  elle ramène au bon endroit. 

La foi n’est pas une garantie contre les épreuves et les défis mais elle est une ressource profonde qui soutient, accompagne, éclaire. Elle permet de garder ou retrouver le cap et de faire face aux difficultés avec patience. Elle ramène le regard sur le prochain pas à faire, connaissant bien le sentier en sa totalité. Fil conducteur invisible, la foi permet d’obtenir ce qui est nécessaire à la quête, à chaque moment et cela mieux que tout ce qui peut se souhaiter par le contrôle et l’agitation. La foi est le calme et l’intelligence sur laquelle la confiance peut se déposer. 

Une exploration continue de la profondeur de la vie et de la conscience. Un engagement envers la vérité avec un grand V, celle qui échappe facilement à la cognition, à l’intellectualisation. Elle transcende les circonstances changeantes de la vie et permet des actes en accord avec des principes qui embellissent plutôt que de détruire, un cadre moral honnête et noble, qui participe à l’élévation du monde plutôt qu’à sa décadence. 

Elle permet d’avancer avec la reconnaissance de ne pas savoir parce que le dessein n’est pas toujours accessible ou immédiatement compréhensible. 

C’est la source du courage de faire face aux difficultés, la résilience nécessaire pour surmonter les épreuves, et la conviction que même dans l’adversité, il existe des opportunités.

C’est reconnaître, avec humilité la grandeur de la vie, la nature même de ce que nous sommes aussi ! 

Ce commun que l’humain se partage, la substance même de l ‘existence. 

La foi en la vie se perd, se retrouve. 

La vie quant à elle, visible et invisible, 

partout, même lorsqu’elle semble disparue. 

Aucun espace lui échappe. 

Là est ce en quoi peut s’établir la foi. 

Ève Lemay & Abdessamad Kassimi

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