« Au secours! je suis coupé de mon corps »

Ou comment se reconnecter… si cela est possible puisque, avouons-le, le corps et là, bien présent.

La première étape vers la sensation d’être en écoute et contact avec le corps vient avec un acte de renoncement indiscutable et non négociable. Une prémisse essentielle, car sans elle, la sensation d’être coupée demeure et se convainc à force de se le répéter.

Dans les faits, l’évidence est là, la tête et l’intellect sont des éléments du corps. Ils y sont reliés, indiscutablement connectés.  Sans équivoque, la peau tient le tout ensemble avec une efficacité certaine et absolue.

Ainsi, la réalité étant ce qu’elle est, il n’y a pas de coupure réelle entre la tête et corps, seulement, la croyance et la sensation que tout se passe dans la tête et l’interprétation des sensations vont en ce sens, confirmant la croyance.  

L’acte de renoncement est donc primordial · afin de percevoir la réalité avec justesse · et de la ressentir avec la même authenticité ·

Et cet acte nécessaire est el pas volontaire vers l’abandon de l’illusion de pouvoir [tout] contrôler,  [tout] comprendre, [tout] saisir avant de pouvoir ressentir.

L’illusion qu’une quantité suffisante d’informations, de savoir, transformera l’expérience jusqu’à ce que celle-ci soit alors suffisamment sécurisée et circonscrite pour glisser dans l’expérimentation nouvelle, différente, y mettre le pied et le vivre pour «vrai» est une tromperie de l’esprit. Réfléchir la situation jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de surprises possibles, attendre le «bon» moment où la peur sera épargnée est impossible à atteindre voire même, que l’élimination des surprises qui proviennent de l’inconnu est, en soi, ce qui participe à la perte de vitalité, de joie et qui nourrit la crainte d’être capable, d’avoir ce qu’il faut pour traverser ce qui est appréhendé.

C’est la fantaisie de croire que l’espace cognitif est celui qui peut façonner les paramètres et moduler la réalité. C’est l’erreur de perspective qui fait croire que l’intellect domine l’expérience concrète du monde, que l’intelligence ne se situe que dans la tête qui pense. 

Cette illusion et ce contrôle par la pensée est vaine simplement parce que ce n’est pas l’ordre des choses et que de s’y accrocher  n’est pas la voie de passage pour retrouver la sensation de la partie vivante. L’espace mental n’est pas «en vie», n’est pas «la vie» même s’il en fait partie, il s’agit d’un instrument essentiel qui fabrique des représentations de la réalité, qui agit dans la virtualité et ce, même si elle influence l’action. Elle n’est pas l’expérience elle-même, celle qui apprend en navigant concrètement au coeur même de l’expérimentation.

S’acharner à penser suffisamment avant de plonger est un évitement à franchir le pas. Un détournement, une justification qu’utilise la peur pour se tranquilliser. C’est s’éloigner ou se rapprocher sans te permettre de franchir la frontière, celle qui se cherche pourtant soit d’aller vers la nature vivante de ce que l’être est. Qu’il est déjà…

· Renoncer · Abandonner · Se résigner · Jeter l’éponge · Déclarer forfait · 

Abdiquer devant l’impossibilité que la reprise du contact avec soi-même puisse passer par la compréhension et la connaissance suffisante et, bien que celles-ci soient nécessaires et importantes, elles sont efficaces pour apprendre, développer les connaissances provenant de l’expérience. C’est cela le bon ordre des choses. 

Il faut apprendre à abandonner l’idée que l’accès au corps et à l’expérience se fait par la pensée…

Relâcher la prise… c’est plus profond encore que le «lâcher prise» répété ici et là. 

C’est une intention sincère et c’est alors que la porte du corps et toute son Intelligence peut être perçue à sa juste valeur. Cette relation n’apparaît pas soudainement, elle ‘est là, depuis toujours. «Cela» attendait simplement que l’attention s’y dépose et que les informations soient entendues, comprises, jouées et rejouées à chaque fois un peu différemment, pour ouvrir et orienter la vie avec une conscience nouvelle plus vaste, plus complète qu’avant l’expérience nouvelle.

Tout ce que nous expérimentons, ressentons et vivons passe à travers le corps. Il est le plus sophistiqué des instruments de perception qu’il puisse exister : il voit, sent, goûte, entend, ressens et c’est à partir de ses mouvements, que naît ensuite l’élan de l’action, de la création, la connaissance et qui induit le bon ajustement aux autres, au monde. 

Le corps est le siège de l’instinct et de l’intuition, du vaste champ où les émotions s’expriment librement. Il incarne une danse sans fin, une valse en constante synergie entre soi et l’environnement. 

Comme l’a déjà exprimé Rodin, il est le miroir de l’esprit qui l’habite, une sculpture vivante qui exprime l’essence dont il est l’enveloppe.

Le corps l’actualisation même de la vie, un élan qui grâce à lui engendre le changement et la transformation dans la réalité concrète.

Les sensations se manifestent en une symphonie complexe : elles viennent et s’en vont, telles des vagues dans l’océan de l’existence. Certaines sont familières, d’autres demeurent mystérieuses, quelques-unes se manifestent pour la première fois et d’autres encore laissent des empreintes durables, persévérant malgré les affres du temps. Qu’on aime leur saveur ou non, elles nous orientent, nous indique sans relâche où nous en sommes.

Ainsi, à l’éc[h]o, les impressions et la sensibilité deviennent le point d’ancrage de notre exploration thérapeutique. Tenter d’interpréter avec justesse ce langage franc et direct, difficilement exprimable… «Parole» qui détient la capacité d’exprimer et de donner voix à ce qui reste insondable ou limitée par la sphère qu’intellectuelle.

Le corps devient le messager des mots et des maux, un reflet des profondeurs de la nature humaine, parlant de l’expérience incarnée.

Ainsi, encore une fois, la première porte qui permet la sensation d’être lié au corps c’est l’acceptation, l’abandon de la quête de tout maîtriser, de tout contrôler et de tout comprendre avant de vivre.

Vivre implique les sensations qui sont multiples, simultanées, hors de notre contrôle, boussole immédiate.

Subtiles, variables en intensité et en fréquence, elles passent ou demeurent… il y a celles que l’on connaît, celles que l’on veut répéter et reproduire, d’autres inconnues, celles que l’on ressent pour la première fois et celles qui font empreintes et qui en dépit du temps, qui restent présentes dans la mémoire, comme les peurs devenues phobies, celles qui nous échappent, celles que l’on veut éviter… 

Au coeur de la vie, la sensation est donc le point d’appui à la proposition thérapeutique de l’éc[h]o, elle permet de connaître les limites et les voies de passages, de saisir les évitements et les possibilités.

Le corps n’est pas juste une enveloppe ou un contenant, il est aussi doté de parole, lieu d’expression des non-dits, des inconcevables, des irrecevables, des inacceptables.

Oui, le premier Acte vers la reprise de contact avec le corps vient avec un acte de renoncement.

Les approches de l’éc[h]o s’orientent en ce sens. L’approche psycho-corporelle, en son évidence.

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