Elles naissent du courage patient et persévérant de regarder ce qui fait mal, même quand tout en nous voudrait fuir.
Nous pensons parfois qu’en passant vite à autre chose, la douleur disparaîtra.
Et oui, sur le moment, cela peut apaiser. Ponctuellement… mais rien ne change vraiment.
Ce que nous évitons s’accumule, se déplace dans le corps, dans l’humeur, dans nos relations.
À l’inverse, se permettre de ressentir, doucement, par petites touches, avec du soutien, ouvre un passage.
Ce n’est pas une performance.
Ce n’est pas “être fort”.
C’est se permettre d’exister pleinement.
Faire face ne veut pas dire rester seul·e dans l’obscurité.
Cela signifie accepter de regarder ce qui est là, et le faire accompagné·e est souvent favorable. Cela permet de s’entendre dire les choses plutôt que de rester dans le mental hermétique.
Chaque fois que l’on accueille réellement une émotion, aussi inconfortable soit-elle, quelque chose se réorganise à l’intérieur.
Une tension se défait. Un espace se crée. Un souffle revient.
C’est souvent lent, parfois chaotique, mais toujours vivant.
Traverser n’est jamais facile, mais c’est la seule voie qui transforme vraiment.
La guérison n’est pas une fuite : c’est une rencontre.
Une rencontre avec soi, avec son histoire, avec ce qui demande encore à être entendu.
Les approches thérapeutiques qui font la promotion de la « facilité », de la « magie », sont des outils qui soutiennent les voies de passage, mais elles ne sont pas les voies de passage.
Et cela ne veut pas dire ressasser la souffrance ni se perdre dans l’histoire du passé.
Il s’agit plutôt d’oser la rencontre avec la réalité telle qu’elle est, dans la vie concrète, ici et maintenant.
C’est dans ce contact simple avec le présent que la lumière revient, pas parce qu’on la cherche… mais parce qu’on cesse de lui tourner le dos.