Écoute ton stress

Le stress.

C’est étrange d’entendre parfois qu’on doit apprendre à « gérer » son stress. Mais que signifie vraiment « gérer » ?

Le mot « gestion » vient du latin “gestio”, qui signifie “action de gérer” ou “manipulation”. Le terme latin “gestio” est dérivé du verbe “gerere”, qui signifie “porter”, “porter sur soi” ou “faire”.

En français, « gestion » a évolué pour désigner l’action de diriger ou d’administrer des ressources, des affaires ou des organisations. Ce mot est donc lié à l’idée de gérer, c’est-à-dire de prendre en charge et d’organiser des éléments pour atteindre des objectifs spécifiques.

Mais gérer le stress ? 

Le stress est une réaction naturelle chez l’être vivant, une réponse à des pressions auxquelles il est confronté. C’est un mécanisme  inhérent d’alerte avec toute une gamme de nuances qui nous aide à retrouver l’équilibre, l’homéostasie de la façon la plus appropriée. 

Comme pour beaucoup de mécanismes humains, cette recherche d’équilibre se fait en partie de manière autonome. Nos systèmes interconnectés travaillent ensemble, même au-delà de notre volonté consciente, pour nous ramener à une harmonie fonctionnelle. Une autre partie de ce processus implique notre ajustement conscient et volontaire face à la situation.

Face à une situation stressante — nouvelle, surprenante, imprévisible, qui implique le sentiment de perdre le contrôle et | ou qui est une menace à l’intégrité — une série de réactions biologiques, neurologiques, biochimiques, hormonales et musculaires s’enclenche. Ces réactions se manifestent dans notre comportement pour faire face au stress et retrouver l’équilibre.

Le choix des mots est important.  Les termes que nous utilisons influencent notre compréhension et si l’on y porte pas la juste attention, avec le temps,  le sens véritable peut être altéré et peut ainsi banaliser des situations que ne le sont pas.

Ainsi, l’injonction « gérer son stress » peut être insidieuse car elle peut :

– Sous-entendre que tu ne devrais pas ressentir de stress dans certaines situations, alors que c’est inévitable et involontaire..

– Suggérer que tu devrais t’adapter (ou te sur-adapter) et tolérer des situations qui mettent ton système d’alerte en action.

– T’encourager à ignorer ou nier les signaux, pourtant essentiels pour déterminer ce qui est bon ou dangereux pour toi (« je ne suis plus connectée à mon corps, je ne suis que dans ma tête »).

– Soutenir la croyance que le problème vient de toi plutôt que du contexte ou de la situation.

– Etc. 

En conséquence, nous cherchons la plupart du temps des solutions externes pour tolérer l’intolérable, accepter l’inacceptable et éviter les remises en question personnelles ou organisationnelles. Nous faisons de même avec les enfants, les poussant à s’adapter, à réprimer les messages spontanés qui les animent,  sans écouter le message de ces signaux, les privant ainsi de leur précieuse boussole intérieure et en ne leur permettant pas d’apprendre à l’écouter avec de plus en plus de finesse. 

Lorsque nous ignorons notre corps intelligent, nous nous déconnectons de notre nature entière. En faisant taire ou en contournant les sensations comme le stress, nous perdons le sens de ce qui est bénéfique ou nuisible pour nous, nous nous déconnectons de notre propre nature.

L’univers mental et cognitif prend alors le relais aussi malgré nous, mais bien que précieux dans de nombreux contextes, il est souvent inadapté pour nous guider dans les aspects essentiels de notre vie. Étant sollicité pour résoudre la partie pour lequel il n’est pas adapté, nous nous épuisons… « mentalement ». 

Ainsi, lorsque le stress survient ou persiste, il est crucial de faire une pause et de se mettre à l’écoute pour comprendre si : 

– L’exposition à un stress prolongé a peut-être déséquilibré mon système qui a perdu ses nuances et ne fait plus la distinction entre le danger réel et le simple message ponctuel. Dans ce cas, il sera peut-être nécessaire de réapprendre à le réguler et l’ajuster à nouveau. 

– L’alerte est fondée parce que le contexte est réellement nuisible à ma santé, mon intégrité ou ma nature. Parce qu’il y a un danger réel, petit ou grand, qui menace mon équilibre et ma sécurité physique, psychologique, familiale, relationnelle, etc.

Prendre le temps de sentir le stress plutôt que de l’éviter ou chercher à le faire taire est un pas essentiel. Il indique quelque chose d’important qui nécessite de l’écouter et le comprendre. C’est sa « voix » qui te guidera. 

Cela t’ouvrira à toute l’intelligence autonome que tu possèdes pour orienter ta vie, t’aider à prendre les bonnes décisions pour toi et avancer sur ta voie, aller vers ce qui est bénéfique et t’orienter adéquatement lorsque les tremblements apparaissent. 

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